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Editorial

LA FOI D’ABRAHAM

Abraham est le père des croyants. Il est revendiqué comme tel à la fois par les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans. Avec l’histoire d’Abraham, l’auteur de la Genèse quitte le caractère cosmique et universel de la création et du déluge, pour se concentrer sur un homme qui va devenir le père d’une nation.

Abraham est le père des croyants. Il est revendiqué comme tel à la fois par les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans. Avec l’histoire d’Abraham, l’auteur de la Genèse quitte le caractère cosmique et universel de la création et du déluge, pour se concentrer sur un homme qui va devenir le père d’une nation.

Nous sommes entre 2050 et 1950 av. J.-C. Abram, qui ne deviendra Abraham que plus tard, est originaire d’Ur en Chaldée. c’est alors la capitale d’un empire florissant dont l’influence s’étend à toute la Mésopotamie. Son père, Térach, entraîne la famille sur la route de Canaan mais s’arrête en route à Charan, autre grande métropole au nord de l’Irak actuel.

Abraham va connaître un appel divin tout particulier, puisqu’il ne savait pas exactement où il allait. Ce départ en confiance, cette mise en route vers l’inconnu est l’une des clefs de la FOI d’Abraham. L’OBEISSANCE du patriarche lui ouvre les clés de la BENEDICTION et de plusieurs promesses qui seront renouvelées à ses descendants :

__ Abraham sera le père d’une grande nation,

__ Cette nation possèdera le pays de Canaan,

__ Cette nation sera en bénédiction pour les autres nations.

Cette dimension de FOI se poursuit par l’errance du patriarche dans le pays. Le pays lui est promis, mais rien, si ce n’est l’acquisition d’un tombeau, ne lui est pour l’instant donné en propriété. La FOI d’Abraham s’exerce aussi par le fait que son couple est stérile. Si Abraham croit en la promesse, il est loin de connaître le comment de cette promesse. Or petit à petit toutes les pistes  » humaines » se ferment. Il se prépare d’avec Lot l’héritier potentiel. Il y a ensuite la volonté de Sara de lui donner une descendance via sa servante Agar. Cette forme de  » mère porteuse » avant l’heure était à l’époque parfaitement légale, même si la Bible ne préconise pas cette pratique, elle y fait référence, car elle avait cours dans le monde antique. Pour information, La Bible raconte ainsi l’histoire d’une autre « mère porteuse » : (Exemple : Rachel donne Bilha à Jacob : Genèse chapitre 30 ). Mais il est évidemment difficile de comparer ces deux exemples avec la gestation pour autrui (avec procréation pour autrui), telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui dans une quinzaine de pays à travers le monde. Dans le cas d’Abram, la mère (la servante Agar) restera la mère et ne sera pas contrainte d’abandonner le fruit de ses entrailles. Le résultat malgré tout, la naissance d’Ismaël va générer un certains nombre de conflits.

Le temps central du récit va être la rencontre de patriarche avec les envoyés de Dieu aux chênes de Mamré. C’est le temps de la concrétisation de la promesse, avec l’annonce d’une naissance dans l’année. Isaac va être la réalisation de la promesse.

La FOI d’Abraham va une dernière fois être mise à l’épreuve, au travers de l’ordre de sacrifier Isaac. Cette démarche n’était elle pas celle d’une OBEISSANCE servile, mais la FOI en la possibilité même d’une résurrection de l’enfant sacrifié (VOIR Hébreux Chapitre 11 verset 19). Plusieurs des aspects de la vie de FOI d’Abraham peuvent rejoindre le vécu du chrétien. Lui aussi est appelé à une décision qui va le lancer sur un chemin nouveau. lui aussi bénéficie de la promesse divine, et pourtant tâtonne souvent dans son quotidien. Lui aussi est étranger et voyageur sur terre. Lui aussi est appelé à offrir sa vie à son Dieu, comme un sacrifice de bonne odeur.